- I am the Doctor.
- Doctor who?
- Just "the Doctor".
Le Docteur (David Tennant) et une de ses compagnes, Donna Noble (Catherine Tate).
Une Cabine téléphonique dans la solitude de l'espace
Doctor Who est une série britannique de science-fiction, créée en 1963 par Sydney Newman (un des nombreux scénaristes de Chapeau melon et bottes de cuir) et Donald Wilson. Elle met en scène les aventures du Docteur (dont le nom est un secret même pour les téléspectateurs), un Seigneur du temps originaire de la planète Gallifrey. Véritable génie exubérant, le Docteur voyage à bord de son vaisseau, le TARDIS (Time And Relative Dimensions In Space) dont le système de camouflage est resté bloqué sur le mode « cabine téléphonique de police anglaise des années 50 » lors d’un voyage sur Terre, au Royaume Uni. Avec sa grande intelligence, le Docteur aurait pu réparer ce système, mais il a décidé de ne rien en faire, s’étant habitué à cet aspect de son vaisseau. Bien sûr, au départ, cette pirouette de scénariste a pour but d’économiser le budget mis en œuvre pour la réalisation de la série, mais avec le temps la fameuse cabine bleue est devenue un symbole de la série apprécié par les fans du monde entier, et plus personne, par la suite, n’a envisagé de revenir sur cet acquis.
Le TARDIS a pour particularité de voyager aussi bien dans l’espace que dans le temps, et le Docteur exploite cette capacité pour découvrir l’univers et combattre l’injustice. Il faut aussi savoir que, grâce à la technologie des Seigneurs du temps, le TARDIS est bien plus vaste à l'intérieur qu'il n'y paraît de l'extérieur ! Notons que le design de la salle de pilotage est souvent modifié au fil des années.
L'intérieur du TARDIS : tout ça tient dans l'étroite cabine téléphonique !
Amis et ennemis
A l’origine, le Docteur voyage en compagnie de sa petite-fille, Susan, et des deux professeurs de celle-ci, Barbara Wright et Ian Chesterton. Lorsque Susan se mariera en 2164, le Docteur poursuivra son voyage avec de nouveaux compagnons. Dès lors, ceux-ci changeront au fil des épisodes ou des saisons, certains souhaitant rentrer chez eux, d’autres désirant poursuivre une juste cause sur un monde lointain ou s’établir avec un être dont ils sont tombés amoureux, d’autres encore trouvant la mort au terme d’un périple dangereux contre un ennemi du Docteur.
Les races extraterrestres et extradimensionnelles rencontrées par le Docteur sont très nombreuses, parfois bienveillantes, parfois malfaisantes, souvent très… humaines et complexes. Mais, quelques ennemis récurrents ont marqués de grandes épopées de la série.
Pour commencer, les Daleks, originaires de la planète Skaro, des mutants créés par le savant Davros, enfermés dans d’invincibles armures mécaniques, et dont la seule raison d’exister est la conquête de l’univers et l’extermination de toutes les autres espèces.
Vue d'artiste d'une attaque des Daleks. Un seul mot d'ordre : « Exterminate ! »
Par ailleurs, le Docteur a fort à faire avec les Cybermen, des créatures dépourvues d’émotions, composées d’un cerveau vivant enfermés dans un corps mécanique. Les Cybermen sont de deux types : ceux originaires de la planète Mondas, et ceux qui viennent de la Terre d’un univers parallèle. Les Cybermen ne veulent qu'une chose : mettre à jour les humains, en prélevant leurs cerveaux afin d'en faire... des Cybermen.
Les Cybermen, puissants et impitoyables. Un seul mot d'ordre : « Delete ! »
N'oublions pas le Maître, un Seigneur du temps perverti et psychopathe, entend profiter de sa capacité à voyager dans l’espace et le temps pour semer la terreur et régner sur tout ce qui vit. Heureusement, le Docteur veille !
Enfin, récemment créés, mais ayant déjà frappé les esprits des téléspectateurs, les weeping angels : des statues de pierre qui se mettent en mouvement dès qu'on ne les regarde plus, même pendant une fraction de seconde ! Pas question de cligner des yeux ! S'ils vous approchent et qu'ils ne vous brisent pas la nuque, ils vous projetteront dans le temps rien qu'en vous effleurant...
1 Docteur, 14 acteurs
Comme tout Seigneur du temps, le Docteur possède la faculté de se régénérer pour « tromper la mort ». Lorsqu’il est blessé mortellement, son cerveau déclenche le processus de régénération et il se retrouve alors doté d’un nouveau corps d’aspect différent. Cette idée est née lorsque le premier acteur à interpréter le Docteur a quitté la série en 1966, afin de faire perdurer celle-ci. Par la suite, c’est devenu un élément essentiel de la série, utilisé soit pour justifier le départ d’un acteur, soit pour les besoins d’un scénario, souvent pour les deux en même temps. A tel point, qu’on a pour habitude de découper la série en saisons ou… en docteurs : premier Docteur, deuxième Docteur, troisième Docteur, etc. A l’heure où je rédige cet article, nous en sommes à la quatorzième incarnation du rôle titre !

Quatorze visages, un seul personnage !
La longévité d’une série de ce type est exceptionnelle. Habituellement, seuls des soap opera s’étendent sur des décennies. Néanmoins, à la fin des années 80, l’audience décline malgré une certaine modernisation des scénarios et de la réalisation, si bien que la série s’arrête en 1989, après 26 saisons et sept Docteurs ! Un téléfilm avec un huitième Docteur voit le jour en 1996, en coproduction avec les États-Unis, dans le but de relancer la série. Hélas, si ce long-métrage intitulé simplement Doctor Who : the movie, fait un carton au Royaume-Uni, c’est un échec aux USA, et il faudra attendre neuf ans pour que la série ne soit relancée !
Le Docteur au XXIème siècle
C’est en 2005 que Russell T. Davies propose sa version de Doctor Who, modernisée, mais respectant l’œuvre originale et sa continuité au point que cette première saison pourrait être considérée comme la 27ème. On peut ne pas être convaincu par le Docteur incarné par Christopher Eccleston, qui en fait parfois des tonnes pour mettre en avant le côté fantasque et excentrique du personnage, néanmoins la réalisation est irréprochable et les scénarios vont rapidement en s’améliorant offrant des concepts de science-fiction très intéressants, voire inédits, et des voyages dans le temps jubilatoires.
Par ailleurs, l’humour anglais est bien présent, un peu comme dans Chapeau melon et bottes de cuir, ne serait-ce qu’à travers une esthétique volontairement « camp », ne nuisant pas à l’aspect dramatique de certaines histoires. Ajoutez à cela des dialogues souvent sarcastiques et un comique de répétition qui rend fan.
Lorsque le Docteur se régénère, à la fin de la première saison, laissant place au Docteur interprété par le charismatique et séduisant David Tennant, la série a atteint sa vitesse de croisière et les épisodes à venir vont offrir des récits fabuleux à suivre avec assiduité comme un excellent feuilleton !
Ajoutons que la bande originale signée Murray Gold est une jolie réussite : si elle passe relativement inaperçue au cours de la première saison, elle va, dès la fin de celle-ci, exploser en une variété de thèmes symphoniques, interprétés par l’orchestre national de la BBC, qui n’ont rien à envier aux B.O. de grands films américains. L’univers musical de Doctor Who par Murray Gold est si riche que des concerts sont donnés au Royaume-Uni, au Canada, aux États-Unis, au Brésil…
Quand les compagnons du Docteur font leurs shows...
Le succès de la série est tel que Russell T. Davies se permet rien de moins que la création de deux spin-off.
L’un, The Sarah Jane Adventures, met en scène Sarah Jane Smith, qui a été une des compagnes du Docteur dès 1973. Après avoir retrouvé le Docteur dans un épisode de la deuxième saison de Doctor Who (en 2006), elle vit ses propres aventures en compagnie de jeunes adolescents avec qui elle va enquêter sur des phénomènes étranges d’origine extraterrestre.
Sarah Jane et ses jeunes amis ont fort à faire pour déjouer les pièges des aliens !
The Sarah Jane Adventures, série destinée aux plus jeunes, fonctionne très bien, mais l’actrice Elisabeth Sladen est emportée par un cancer en 2011 avant d’avoir achevé le tournage de la saison 5.
L’autre spin-off, Torchwood, met en scène une organisation secrète au service de la couronne britannique, qui a pour but de collecter des artefacts extraterrestres et de prévenir une invasion d’outre-monde. Elle est installée à Cardiff (Pays de Galles) au bord d’une faille où l’espace et le temps se séparent laissant des créatures terrifiantes s’introduire sur Terre. Le personnage principal est Jack Harkness, interprété par John Barrowman, un humain du LIème siècle, originaire de la colonie Boeshane, une lointaine planète, qui devient un compagnon de voyage du Docteur dès la saison 1 de 2005. Avec ses co-équipiers, Jack va mener des enquêtes passionnantes qui ne sont pas sans rappeler X-Files ou, plus récemment, Fringe.
Les membres de Torchwood (anagramme de Doctor Who) au début de la série. De gauche à droite : Jack Harkness, Gwen, Ianto, Owen et Toshiko.
A l’inverse de The Sarah Jane Adventures, Torchwood est une série résolument adulte, mêlant horreur et sexe, avec des personnages complexes et torturés. C’est aussi une série qui tisse de nombreux liens avec Doctor Who et qui mérite d’être suivie parallèlement à cette dernière afin d’apprécier les crossovers. A noter que cette série à été saluée par la critique et les associations de lutte contre les discriminations, celle-ci contribuant à la visibilité des minorités LGBT. Notamment, le personnage principal est ouvertement bisexuel, fait rarissime dans une série de science-fiction.
Un baiser passionné entre Jack Harkness et... le capitaine Jack Harkness ! Homonymie de hasard ou mystère autour de l'identité de Jack ?
Malgré le succès de la série, Torchwood est suspendue après sa quatrième saison, suite au départ de Russell T. Davies qui a abandonné la licence Doctor Who pour des raisons d’ordre privé.
Notons encore la production d'un spin-off, créé cette fois par Patrick Ness et Steven Moffat, intitulé Class, en 2016. Six élèves de Coal Hill Academy (lycée appartenant à la mythologie de Doctor Who depuis les débuts) luttent contre des extraterrestres venus coloniser notre espace-temps, tout en gérant leur quotidien et leurs problèmes d'adolescents. Mais, faute d'audiences suffisantes, la BBC annule la série après seulement une saison de huit épisodes.
Petit guide de survie à bord du TARDIS
Doctor Who est une série qui mériterait d’être davantage connue dans l’Hexagone, tant elle présente un univers foisonnant et cohérent à la fois, ainsi que des concepts de science-fiction de grande intelligence, le tout soutenu par un suspens haletant. Néanmoins, un petit guide de visionnage peut s’avérer nécessaire pour pouvoir suivre la série dans sa chronologie, voilà pourquoi je vous ai rédigé celui qui suit. Je fais volontairement l’impasse sur certains petits épisodes spéciaux qui n’apportent rien à la série et qui sont même parfois hors continuité.
Sachez aussi que l’on peut commencer à suivre Doctor Who à partir des nouveaux épisodes de 2005 sans jamais avoir vu la première série. En effet, les éléments du passé sont réintroduits avec le souci d’être compris par les néophytes.
1° Doctor Who (classic), saison 1 à 20 (1963-1983)
2° Doctor Who (classic), spécial : The Five Doctors (1983)
3° Doctor Who (classic), saison 21 à 26 (1984-1989)
4° Doctor Who : the movie/Le Seigneur du temps (1996)
5° Doctor Who, saison 1 (2005)
6° Doctor Who, spécial : The Christmas Invasion (2005)
Le Docteur, avec Rose Tyler (Billie Piper), une compagne chère à son coeur, dans The Christmas Invasion.
7° Doctor Who, saison 2 (2006)
8° Torchwood, saison 1 (2006)
9° Doctor Who, spécial : The Runaway Bride (2006)
10° The Sarah Jane Adventures, spécial : Invasion of the Bane (2007)
11° Doctor Who, saison 3 (2007)
12° The Sarah Jane Adventures, saison 1 (2007)
13° Doctor Who, spécial : Voyage of the damned
14° Torchwood, saison 2 (2008)
15° Doctor Who, saison 4 (2008)
16° The Sarah Jane Adventures, saison 2 (2008)
17° Doctor Who, spécial 1 : The Next Doctor (2008)
18° Doctor Who, spécial 2 : Planet of the Dead (2009)
19° The Sarah Jane Adventures, saison 3 (2009)
20° Torchwood, saison 3 (2009)
21° Doctor Who, spécial 3 : The Waters of Mars (2009)
22° Doctor Who, spécial 4 : The End of Time (2009)
23° Doctor Who, saison 5 (2010)
24° The Sarah Jane Adventures, saison 4 (2010)
25° Doctor Who, spécial : A Christmas carol (2010)
26° Doctor Who, saison 6 (2011)
Le Docteur (Matt Smith) et ses compagnons Rory (Arthur Darvill), Amy (Karen Gillan) et River Song (Alex Kingston).
27° Doctor Who, spécial : The Doctor, the Widow and the Wardrobe (2011)
28° The Sarah Jane Adventures, saison 5 (2011)
29° Torchwood, saison 4 (2011)
30° Doctor Who, saison 7.1 DW spécial +
31° Doctor Who, spécial 50è anniversaire : The Day of the Doctor (2013)
32° Doctor Who, spécial : The Time of the Doctor (2013)
Last Christmas
Alors, vous êtes prêts ? Tous à bord du TARDIS et... « allons-y, Alonso ! »
Cet article est © Le Grenier de la télé.
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