Chronologie des événements
majeurs
1926 (26 janvier) : l'ingénieur écossais John L. Baird, aidé de son équipe, fait la démonstration de son
"televisor". Il est le premier homme au monde à émettre une image de télévision d'objets en mouvements. Notons que Baird s'appuie sur les travaux de l'ingénieur allemand Paul
Nipkow.
1931 (14 avril) : l'ingénieur français René Barthélemy réédite l'exploit de Baird, mais sans utiliser le procédé de
Nipkow : Barthélemy a recours à un "tambour à miroirs" qu'il juge plus performant.
René Barthélémy présente son téléviseur, l'Emyvisor.
1935 (26 avril) : à l'initiative du Ministre des Postes,
Georges Mandel, la première émission officielle de télévision française est diffusée depuis le Ministère des P.T.T., 103 rue de Grenelle, à Paris. Il est 20h15 quand, sur le petit écran, apparaît
le visage de Béatrice Bretty, sociétaire de la Comédie Française. A ses côtés, Jean Toscane, la voix la plus célèbre de Radio Paris PTT, et René Barthélemy. Lèvres maquillées en noir,
Mlle Bretty raconte sa dernière tournée en Italie : "Nous avons fait un beau voyage..." Ce sont les premiers mots diffusés à la télévision. Vingt minutes plus tard, la première
émission de télévision était terminée, ayant eu pour seuls témoins une poignée d'invités choisis par M. le Ministre.
1935 (8 décembre) : le commun des Français peut enfin découvrir la télévision : des récepteurs sont installés
dans divers lieux publics. A 17h, des acteurs lisent des poèmes devant la caméra. En effet, si l'Emyvisor de Barthélemy est mis en vente, son prix est encore si exorbitant que seuls de rares
privilégiés peuvent se targuer de regarder la télévision chez eux !
1937 (10 juillet) : lors de l'exposition universelle de Paris, les Français font la démonstration
de leur matériel haute définition, fabriqué par Thomson et la Compagnie Générale de Télévision d'Henri de France, pour les studios des PTT. La caméra est désormais entièrement
électronique et la qualité d'image incroyablement améliorée.
1939 (3 septembre) : la télévision française cesse d'émettre, à cause de la guerre. Les Français
s'en rendent à peine compte : il n'y a pas plus de 300 postes récepteurs sur l'ensemble du territoire. La raison ? Le prix des appareils (de 11500 à 15500 francs - soit de 5000 à 6500 euros) pour
un récepteur Marconi (marque britannique), d'une part ; la faible qualité des programmes dans lesquels l'Etat ne veut pas investir, d'autre part.
1943 (30 septembre) : les émissions proposées par l'occupant allemand démarrent. C'est une idée de Kurt Hinzmann,
sous-directeur de la télévision allemande, qui en a eu l'idée pour distraire les blessés de guerre. Deux cent cinquante postes de fabrication allemande (Telefunken) ont été distribués dans les
hôpitaux.
1944 (12 août) : Fernsehsender Paris cesse d'émettre définitivement : Les Alliés sont tout près de paris. Le 17
août, Hinzmann reçoit l'ordre de faire dynamiter l'émetteur de la Tour Eiffel. Il refuse : il n'a jamais été un nazi convaincu, ce n'est pas maintenant qu'il va le devenir ! La Gestapo monte un
dossier contre lui. En 1946, la France lui ouvrira ses portes, ainsi qu'à des ingénieurs allemands, pour remettre sur pied la télévision française.
1944 (octobre) :
reprise des émissions après la libération de Paris. Elles sont diffusées depuis les studios de la rue Cognac-Jay qui appartenaient à la Fernsehsender.
1945 (23 mars) : création de la RDF, Radio
Diffusion Française : l'Etat prend en main le développement de la radio et de la télévision en France. La RDF est contôlée par le ministère de l'information du Gouvernement Provisoire de la
République Française qui met en place des équipes nouvelles issues de la Résistance.
1946 : Maïté Célérier de Sanois, rédactrice à Marie-Claire, lance le premier magazine féminin
télévisé, La Femme chez elle. On y parle haute couture, mode pratique, coiffure et conseils ménagers.
1949 (9
février) : la RTF, Radiodiffusion Télévision Française, remplace la RDF. Son fonctionnement est identique à celui de la RDF, mais
elle possède une chaîne de radio supplémentaire et, surtout, une deuxième chaîne de télévision.
1949 (mai) : les deux premières speakerines de l'histoire de la télévision
font leur apparition : Jacqueline Joubert et Arlette Accard présentent les programmes.
Jacqueline Joubert
1949 (29 juin) : le premier journal
télévisé est présenté par Pierre Sabbagh. L'équipe du journal est composée, entre autres, de Georges de Caunes, Jacques Sallebert et Pierre Tchernia.
Pierre Sabbagh en régie pendant la diffusion du journal télévisé (photo INA)
1950 : création des réseaux Eurovision et Euroradio, exploités par l'Union Européenne de Radio-télévision. L'UER se donne pour objectif
de fournir des images à tous les téléspectateurs européens, veillant à l'échange et l'acheminement des images d'actualité et d'événements sportifs entre tous ses membres. Cette technique
permettra aux Français, deux ans plus tard, d'assister au couronnement d'Elisabeth II.
Cette année-là, le nombre de téléviseurs en France est
estimé à un peu plus de 3700. C'est peu, mais il faut dire que la diffusion, via principalement la Tour Eiffel, couvre à peine 10% du territoire !
Poste de télévision Thomson (1950)
1950 (janvier) : première émission destinée à la jeunesse : Le Club du jeudi. Il s'agit d'une succession de numéros de clowns, de funambules et de prestidigitateurs.
1951 : Catherine Langeais, de son
véritable nom Marie-Louise Terrasse, qui fut fiancée à François Mitterrand de 1938 à 1942, devient une speakerine aussi populaire que Jacqueline Joubert. En avril 1987, le Président
Mitterrand lui remettra la Légion d'Honneur.
1952 : 60.000 postes de télé dans les foyers français, soit 56.300 de plus qu'il y a deux ans ! L'envie d'assister au couronnement de la reine du Royaume Uni y serait-il pour quelque chose ?
1953 : première grande émission de
divertissement : 36 chandelles, présentée par Jean Nohain. Diffusées en direct depuis des grandes scènes parisiennes, les émissions accueillent des artistes comme Fernandel, Louis
mariano, Annie Cordy, Yves Montand, Fernand Raynaud, Charles Aznavour, Georges Brassens, Brigitte Bardot, etc.
1953 (19 juillet) : premier bulletin météo.
1953 (20 octobre) : une nouvelle émission démarre : La
Séquence du spectateur. Catherine Langeais y présente l'actualité cinématographique. Un record de longévité pour une émission télé, puisqu'elle sera diffusée jusqu'en 1989, soit pendant 36
ans !
1954 : Télé Match est le premier jeu télévisé, présenté par Pierre Bellemare.
Cette même année, lancement de la première émission culinaire, Art et magie de la cuisine, présentée par Catherine Langeais et le chef Raymond Oliver.
(photographie provenant des archives de
Télérama)
1954 (17 mars) : première de La Piste aux étoiles,
émission de Gilles Margaritis, réalisée par Pierre Tchernia et présentée par Roger Lanzac, alias Monsieur Loyal. Elle est entièrement consacrée au cirque et est diffusée le mercredi
soir, car le lendemain il n'y a pas école. Elle perdurera jusqu'en 1976 !
1955 (octobre) : Pierre Tchernia, Jacques Grello et Robert Rocca présentent la première émission d'actualité satirique : La Boîte à sel.
De nombreux acteurs comiques participent aux sketches. En février 1960, les trois créateurs préféreront arrêter l'émission plutôt que de subir la censure au sujet de la Guerre
d'Algérie.
Pierre Tchernia dans une situation des plus surprenantes pour la télévision prude des années 50 !
1956 : une estimation porte à
500.000 le nombre de postes de télévision en France.
1956 (mai) : Énigmes de l'Histoire, l'émission d'André Castelot, Alain Decaux (scénaristes) et Stellio
Lorenzi (réalisateur), propose des reconstitutions théâtrales relatives à des événements ou à des personnages historiques. En 1957, l'émission sera rebaptisée La Caméra explore le
temps. Decaux restera également dans les mémoires pour son émission historienne Alain Decaux raconte diffusée de 1969 à 1981.
1958 : le nombre de postes de télévision dans les foyers français s'élève à un million. Désormais, chaque année,
un million de téléviseurs sera vendu en France, jusqu'à ce que chaque famille possède un poste à la fin des années 60.
1958 (13 juin) : première allocution télévisée du Général de Gaulle. Conscient de pénétrer dans chaque foyer français, le chef d'Etat va s'efforcer de maîtriser avec maestria l'outil télévision.
1959 (janvier) : 5 colonnes à la une est la première grande émission d'information. Consécutivement, une nouvelle émission de
divertissement qui restera dans les mémoires fait son apparition : Télé Dimanche, créée par Raymond Marcillac. C'est dans cette émission, dans la rubrique du "Jeu de la chance"
(télé-crochet) que Mireille Mathieu se fera remarquer en 1965.
1959 (février) : Denise Glaser présente une nouvelle émission sur la première chaîne : Discorama. Il y
est question de l'actualité de la chanson, du disque, du théâtre et de découverte des nouveaux talents. L'émission durera jusqu'en 1974, lorsque Denise Glaser sera "remerciée" par Valéry Giscard
d'Estaing qui profitera de son arrivée au pouvoir pour éliminer du petit écran les personnalités trop ancrée à gauche.
Denise Glaser, en 1964 (photo INA)
1959 (25 décembre) : Joyeux Noël ! La RTF offre à ses téléspectateurs une horloge au design moderne, en guise d'ouverture et de fermeture des programmes. Pratique pour régler sa montre !
1960 : Maurice Brunot crée Le Petit train, un interlude pour faire patienter les téléspectateurs en cas de problème technique ou lorsque les programmes sont en avance sur l'horaire prévu. Chaque wagon présente le fragment d'un rébus : à vous de jouer !
1961 : Léon Zitrone devient présentateur du journal télévisé. Il occupera cette fonction pendant vingt ans, sur la RTF, puis sur l'ORTF, sur TF1 et, enfin, sur Antenne 2.
1961 (mai) : une nouvelle émission de variété sur la musique yé-yé est proposée aux plus
jeunes : Âge tendre et tête de bois, présentée par Albert Raisner.
1962 (juillet) : Guy Lux et Pierre Brive proposent Intervilles, un jeu de compétition qui
oppose deux villes françaises dans des épreuves fantaisistes, mais sportives. Sur une idée du Général de Gaulle, une version européenne de l'émission sera créée à partir de 1965 : Jeux sans
frontières.
Simone Garnier et Guy Lux, à Antibes, en 1963 : dans Intervilles, on discute toujours les points !
1962 (12 décembre) : diffusion de la toute première émission de Bonne Nuit les petits. C'est "Gros Ours" qui accompagne le marchand de sable sur son nuage ; il ne sera rebaptisé "Nounours" qu'après l'été 1963.
Pimprenelle, Nounours et Nicolas
1964 : après des débuts sur Télé Monte Carlo (en 1961), Denise fabre rejoint la 2ème chaîne de la RTF en tant que speakerine.
1964 (avril) : naissance d'une
émission dont le concept fera des émules : La Caméra invisible, de Jacques Rouland, avec Jacques Legras (principal acteur devant la caméra cachée) et les interventions de Pierre
Bellemare et Jean Poiret.
Avec des portes sans vitres, Pierre Bellemare va piéger les étourdis sous l'oeil de la caméra invisible !
1964 (juin) : Noëlle Noblecourt, présentatrice de Télé Dimanche, est licenciée avec pertes et fracas
pour avoir étourdiment... montré ses genoux à l'écran !
1964 (27 juin) : l'ORTF, Office de Radiodiffusion Télévision Française, remplace la RTF. Contrairement à
celle-ci, l'ORTF n'est pas placée sous l'autorité du ministère de l'information, mais seulement sous sa tutelle afin de contrôler le respect de ses obligations à l'égard du service public.
Le Général de Gaulle souhaitait ainsi que l'ORTF devienne une institution autonome, semblable à celles des autres grandes démocraties. C'est ainsi que le statut de l'ORTF est analogue à celui de
la BBC en Grande Bretagne. Pourtant, les faits démontreront que l'Etat conserve un contrôle rigoureux des émissions de télévision.
1966 (28 août) : première
représentation d'une pièce pour l'émission Au Théâtre ce soir, conçue par Pierre Sabagh. Celle-ci, intitulée J'y suis, j'y reste, est tournée en public au théâtre Marigny. Titre
de bon augure, puisqu'Au Théâtre ce soir durera jusqu'en 1988. Il faudra ensuite attendre 2007 pour revoir du théâtre à la télévision en première partie de soirée !
J'y suis, j'y reste, avec Anne-Marie Carrière, Jacques Morel et Denise Grey
1967 (avril) : Armand Jammot présente sur la deuxième chaîne une émission sur le cinéma : Les Dossiers de
l'écran. Le principe consiste à projeter un film, puis d'organiser un débat sur un thème relatif à ce film.
1967 (septembre) : sur la deuxième chaîne, Pierre Tchernia présente une émission-jeu qui porte sur l'actualité du
cinéma : Monsieur Cinéma.
Jacque Rouland, Pierre Tchernia et José Artur, en 1977 (photo
INA)
1967 (1er octobre) : grâce à un standard d'encodage de la couleur inventé par Henri de France, la
deuxième chaîne est désormais en couleurs ! Enfin... pour ceux qui ont un poste de télévision compatible, bien sûr !
1968 (mai-juin) : grève du personnel de l'ORTF. En août, de nombreux journalistes contestataires seront licenciés.
1968 (octobre) :
premières publicités télévisées, diffusées sur la première chaîne. La Régie Française de Publicité (filiale de l'ORTF) sera créée l'année suivante et perdurera jusqu'en 1987. Il faudra encore
attendre janvier 1971 pour voir de la publicité sur la 2ème chaîne.
1969 (juin) : le ministère de l'information disparaît. Désormais, l'ORTF est sous la tutelle du Premier
Ministre.
1969 (21 juillet) : des millions de téléspectateurs français assistent aux premiers pas de l'Américain Neil
Armstrong sur la Lune.
Un événement historique que l'on regarde en famille... à condition de veiller tard : le premier pas de l'homme sur la lune a lieu à 3h56 !
1970 (janvier) : les deux chaînes de l'ORTF possèdent désormais des directions distinctes.
1971 : inventée en 1956 aux Etats-Unis par Robert Adler et Eugene Polley, la télécommande arrive
enfin en France. En raison de son coût, il faudra quelques années avant que tous les téléviseurs n'en soit équipés. Dès les années 80, elle changera radicalement la façon de regarder la télé,
rendant le téléspectateur infidèle aux chaînes et aux publicités.
1972 (31 décembre) : lancement de la
troisième chaîne. Elle est en couleurs et diffuse chaque soir des décrochements régionaux.
1973 : Roger Gicquel devient directeur de l'information sur la première chaîne. L'année suivante, après l'éclatement de l'ORTF, il deviendra le présentateur du 20 heures de TF1. Il va revendiquer sa liberté d'expression et son indépendance vis-à-vis du pouvoir en place et n'hésitera pas à exprimer son opinion sur les sujets présentés au cours du journal.
1973 (avril) : Bernard Pivot présente
Ouvrez les guillemets, une émission littéraire qui sera rebaptisée Apostrophes en janvier 1975.
1974 (8 juillet) : la loi divise l'ORTF en sept institutions autonomes : TF1 (ex-première chaîne), Antenne 2
(ex-deuxième chaîne), FR3 (ex-troisième chaîne), INA (Institut National de l'Audiovisuel), Radio France, SFP (Société Française de Production et de création audiovisuelles) et TDF (TéléDiffusion
de France). Les trois chaînes de télévision constituent toujours un service public, sous la tutelle de l'Etat.
1974 (septembre) : Christophe Izard propose L'Île aux enfants, sur FR3. Dès l'année suivante, il lancera Les Visiteurs du mercredi sur TF1, une émission pour la jeunesse qui alternera des dessins animés, des feuilletons, des documentaires et des rubriques éducatives, présentés par des animateurs (dont Patrick Sabatier et Soizic Corne). C'est le début de l'âge d'or des programmes pour la jeunesse.
Hyppolite et Casimir sont prêts à tout pour faire rire les enfants !
1975 : Yves Mourousi devient rédacteur et présentateur du journal de 13 heures de TF1. Il dépoussière radicalement
l'institution en étant le premier à proposer un journal tourné hors studio, avec au moins un direct en extérieur par semaine. Mais il innove aussi par son ton léger : son fameux "Bonjour !" peu
cérémonieux en choquera plus d'un.
1975 (janvier) : Jacques Martin propose sur TF1 une émission satirique qui
va connaître un immense succès : Le Petit Rapporteur. Deux ans plus tard, avec Bon Dimanche, Jacques Martin, prendra en main le programme d'une partie de la journée dominicale
sur Antenne 2, et ce pour plusieurs années.
De gauche à droite : Pierre Desproges, Pierre Bonte, Stéphane Collaro, Jacques Martin, Piem et Daniel Prévost
Sur Antenne 2, l'ouverture et la fermeture des programmes est confiée à l'artiste belge Jean-Michel Folon et au compositeur Michel Colombier qui nous offrent des hommes volants d'une poésie rare à la télévision.
1976 (1er janvier) : TF1 est désormais en couleurs.
1976 (mars) : Les Jeux de 20 heures débarquent sur FR3,
proposés par Jacques Solness et Jean-Pierre Descombes. Jean-Pierre Foucault les rejoindra en janvier 1981.
Jacques Capelovici, alias Maître Capello, remet 100 francs dans le nourrain !
1977 : après un passage éclair dans Les Visiteurs du mercredi, Frédérique Hoschedé présente, sous le pseudonyme de Dorothée, Dorothée et ses amis, émission qui sera rebaptisée Récré A2 l'année suivante lorsque Jacqueline
Joubert deviendra directrice de l'unité jeunesse d'Antenne 2.
1977 (janvier) : Catherine Chaillet, à l'origine du logo de TF1 lance Les Tifins, un petit dessin animé mettant en scène les T et les F
propres à l'identité de la chaîne.
1979 (novembre) : Claude Pierrard présente Acilion et sa bande, une émission pour la jeunesse qui deviendra Croque Vacances en février 1980.
1982 : les pouvoirs publics lancent un plan visant à développer la télédistribution de programmes télé par réseaux câblés. Mais il faudra attendre la fin des années 80 pour que se généralise la télévision par câble.
Cette même année, Antenne 2 change de
logo, abandonnant ses ondes bleues électriques émanant d'un "A2" rouge et vert, que nous devions au peintre Georges Mathieu, en faveur d'un "a2" tout en rondeur.
1984 (4 novembre) : mise en service de la première chaîne privée, en partie payante : Canal +.
1986 (20 février) : naissance de la deuxième chaîne privée nationale : La 5. Celle-ci est gratuite, entièrement
financée par la publicité qui, c'est une première en France, sera diffusée pendant les émissions qu'elle interrompra. A la tête de La 5 : l'homme d'affaires italien, Silvio
Berlusconi.
1986 (1er mars) : mise en service de la troisième chaîne privée nationale : TV6. Cette chaîne, gratuite car
entièrement financée par la publicité, est essentiellement consacrée à la musique et destinée aux adolescents et jeunes adultes. Dans l'histoire de la télévision française, TV6 est la première
chaîne à disparaître. Et ce pour des raisons politiques. Le 1er mars 1987, le canal est réattribué à Métropole 6, dite M6.
1987 (avril) : le gouvernement Chirac vend TF1 au groupe Bouygues. Quitte à privatiser une partie de la
télévision du service public, le choix aurait pu se porter sur le groupe Hachette, spécialisé dans la diffusion de produits culturels, ce qui aurait peut-être assuré à TF1 le
maintien d'une certaine qualité de programmes, mais c'est finalement le plus offrant qui l'a emportée.
1989 (17 janvier) : création du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), autorité indépendante qui a pour but de
garantir l'exercice de la liberté dans le domaine de la communication audiovisuelle, mais qui très vite jouera un rôle de censeur.
1990 : TF1 change de logo. Derrière cette rénovation de façade, c'est un véritable bouleversement qui s'opère.
Les programmes lénifants et voyeuristes vont se multiplier au cours de la décennie, proposant des émissions racoleuses (reality shows). La démagogie et l'abrutissement servent d'écrin à une
publicité qui devient le premier objectif du groupe Bouygues.
1992 (12 avril) : pour des raisons politico-financières, La 5 rend définitivement l'antenne à minuit, malgré
une popularité véritable. C'est la deuxième fois que l'on assiste à la disparition d'une chaîne française. Avec beaucoup d'émotion, les journalistes Jean-Claude Bourret et Marie-Laure Augry
donnent scandent le compte à rebours avant la fermeture d'antenne.
1992 (septembre) : Antenne 2 et FR3 deviennent France 2 et France 3. Il s'agit de donner une image unie face au
géant TF1.
1992 (28 septembre) : la fréquence
hertzienne vacante de feu La 5 est attribuée à la chaîne franco-allemande Arte, de 19h à 1h du matin.
1992 (14 novembre) : Canal + lance un "bouquet de chaînes" par satellite. Canalsattelite est la
première offre de ce genre en France à rencontrer le succès. La télévision n'est désormais plus à taille humaine : la qualité cède le pas à la quantité.
1993 (mars à juin) : les derniers speakerin et speakerines, remplacés par des bandes annonces (plus rentables)
sont remerciés. TF1 s'était déjà débarassé de ces icones de l'âge d'or de la télévision l'année précédente. C'est une certaine idée de la télévision qui prend fin.
1994 (13 décembre) : La Cinquième,
chaîne de "télévision du savoir, de la formation et de l'emploi" (dixit le gouvernement Balladur), sous la présidence de Jean-Marie Cavada émet sur le même réseau hertzien qu'Arte. Ses programmes
s'arrêtent donc à 18h59 pile. Le 7 janvier 2002 la chaîne sera rebaptisée France 5.
1997 (août) : le Club Dorothée est supprimé de l'antenne. Même si le contenu de cette émission était
souvent discutable, on peut regretter la disparition de la dernière véritable émission jeunesse (c'est-à-dire avec des animateurs en plateau).
2000 : Jean Drucker, PDG de M6 depuis 1987, quitte son poste. Dès lors, la chaîne va s'évertuer à suivre la voix
tracée par TF1, sombrant dans la facilité du racolage avec des émissions abêtissantes présentées par des animateurs incapables d'aligner deux phrases en un français correct. Le clou est enfoncé
lorsque la chaîne présente la première émission française de "télé réalité", en 2001 : Loft Story.
2005 (31 mars) : lancement de la télévision numérique terrestre, dite TNT, qui, à terme, doit remplacer la
télévision analogique terrestre, c'est-à-dire la diffusion par ondes hertziennes telle qu'elle est effectuée depuis 1935. La TNT va permettre aux chaînes de proposer une image et un son haute
définition. De plus, ce système permet de diffuser un plus grand nombre de chaînes (le service public s'enrichit de France 4, France Ô, et France 5 peut continuer à émettre après 19h).
A suivre...
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